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et guillaume musso, génial, "sauve moi" a lire absolument
Par karine, le 29.03.2011
je viens de finir "toutes ces choses qu'on ne s'est pas dites" du même auteur, j'ai beaucoup aimé!!!!
Par karine, le 18.04.2010
il ya également "ou es tu? " qui est génial!!!!
Par Anonyme, le 23.01.2010
tu l'as lu celui la, parce que j'ai deja vu et lu le résqumé de ce livre mais je voulais savoir s'il est vraim
Par Anonyme, le 14.12.2009
bonjour; l'idée est bonne d'essayer de ramener à la lecture.j'ai peur de l ebook, trop technique et "sans supp
Par tendresseoubliee, le 13.12.2009
· [ 8 ] Les Yeux Jaunes des Crocodiles - Katherine PANCOL
· [ 6 ] Le Guépard - Giuseppe TOMASI DI LAMPEDUSA
· [ 4 ] Aurélien - Louis ARAGON
· [ 9 ] La Valse Lente des Tortues - Katherine PANCOL
· [ 10 ] Et si c'était Vrai? - Marc LEVY
· [ 7 ] La Nostalgie de l'Ange - Alice Sebold
· [ 3 ] Les Piliers de la Terre - Ken FOLLETT
· [ 5 ] Les thanatonautes - Bernard WERBER
· [ 2 ] Sommaire par titre
· [ 1 ] Sommaire par auteur
Date de création : 28.11.2009
Dernière mise à jour :
21.12.2009
10 articles
Dans les années 1860, Fabrizio Salina, prince sicilien, est confronté à la tourmente révolutionnaire du Risorgimento. Présenté comme véritable Guépard, cet homme, dernier reflet des moeurs siciliennes du XIXème siècle, est le spectateur d'une dégradation des moeurs, d'une dégradation de sa famille, d'une dégradation de son corps, d'une confrontation douloureuse à une mort qui se rapproche.
Cette histoire est un hommage à la Sicile, où chaque personnage caractérise ce pays sec, arride, difficile mais néanmoins splendide. La vision d'une époque révolue enchantée par une intertextualité permanente, où chaque détail est une vague de sens, où le désir, l'amour, la crainte, la solitude sont omniprésentes et où chaque choix détermine l'avenir des personnages mais aussi de la Sicile.
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"Après avoir épuisé la conversation sur les changements militaires, on passa à des sujets plus agréables. Concette et Cavriaghi étaient assis ensemble un peu à l'écart et le jeune comte lui montrait le cadeau qu'il lui avait rapporté de Naples: Les Chants d'Aleardo Aleardi qu'il avait fait magnifiquement relier. Sur le cuir bleu sombre une couronne princière était profondément gravée et, au-dessous, son chiffre: "C.C.S" Encore plus bas, de grands caractères vaguement gothiques disaient: "Toujours sourde". Concette, amusée, riait. "Mais pourquoi sourde, comte? C.C.S entend très bien." Le visage du jeune comte s'empourpra d'une passion juvénile. "Sourde, oui, sourde, mademoiselle, sourde à mes soupirs, sourde à mes gémissements, et aveugle aussi, aveugle devant les supplications que mes yeux vous adressent. Si vous saviez tout ce que j'ai souffert à Palerme, quand vous êtes partis pour venir ici: pas même un salut, pas même un signe, pendant que les voitures disparaissaient dans l'allée! Et vous voulez que je ne vous dise pas sourde? C'est "Cruelle" que j'aurais dû faire écrire."
Son agitation littéraire fut glacée par la réserve de la jeune fille: "Vous êtes encore fatigué du long voyage, vos nerfs sont dérangés. Calmez-vous: faites-moi plutôt entendre quelques beaux poèmes."
Tandis que le bersaglier lisait les vers langoureux d'une voix attristée et avec des pauses pleines d'accablement, Tancredi, devant la cheminée, sortait de sa poche un petit écrin de satin bleu pâle. "Voici la bague, mon oncle, la bague que je donne à Angelica; ou plutôt celle que toi, tu lui offres par ma main." Il fit jouer le ressort et un saphir très sombre apparut, taillé en octogone aplati, étroitement cerclé d'une multitude de petits brillants très purs. Un bijou un peu sombre, mais hautement accordé au goût sépulcral de l'époque et qui valait clairement les trois cents onces envoyées par Don Fabrizio. En réalité il avait coûté beaucoup moins: dans ces mois de pillage et de fuite à Naples on trouvait de très beaux bijoux d'occasion; de la différence de prix était sortie une broche, un souvenir pour la Schwarzwald. Concetta et Cavriaghi furent aussi appelés pour admirer la bague mais ils ne bougèrent pas parce que le jeune comte l'avait déjà vue et que Concetta remit ce plaisir à plus tard. Elle passa dans les mains à la ronde, fut admirée, louée; et l'on exalta le bon goût prévisible de Tancredi. Don Fabrizio demanda: "Mais comment va-t-on faire pour la taille? Il faudra envoyer la bague à Girgenti pour l'ajuster." Les yeux de Tancredi brillèrent de malice: "Ce ne sera pas nécessaire, mon oncle, c'est la bonne taille; je l'avais prise avant." Et Don Fabrizio se tut: il avait reconnu un maître.
Après avoir fait le tour de la cheminée, l'écrin était revenu dans les mains de Tancredi, et l'on entendit alors, de derrière la porte, à voix basse: "Puis-je entrer?" C'était Angelica. Dans la hâte et l'émotion elle n'avait rien trouvé de mieux pour s'abriter de la pluie battante que de mettre un "scappolare", une de ces immenses capes de paysan en drap très grossier: enveloppé dans les rigides plis bleu foncé, son corps apparaissait très élancé; sous le capuchon mouillé ses yeux verts étaient anxieux et perdus; ils parlaient de volupté.
A cette vue, devant le contraste entre la beauté de la personne et l'aspect rustique du vêtement, Tancredi reçut comme un coup de cravache: il se leva, courut vers elle sans parler et l'embrassa sur la bouche. L'écrin qu'il tenait dans la main droite chatouillait la nuque penchée en arrière. Puis il pressa le ressort, prit la bague et la lui passa à l'annulaire; l'écrin tomba par terre. "Tiens, ma belle, c'est pour toi, de ton Tancredi." L'ironie se réveilla: "Et remercie aussi mon oncle pour ça." Puis il l'embrassa à nouveau: l'impatience sensuelle les faisait trembler tous les deux: le salon, ceux qui étaient là leur semblaient très lointains; et il eut, quant à lui, vraiment l'impression que dans ces baisers il reprenait possession de la Sicile, de la terre belle et perfide sur laquelle les Falconeri avaient des siècles durant agi en maître et qui, faite de délices charnelles et de moissons dorées, après une révolte vaine, se rendait maintenant de nouveau à lui comme aux siens depuis toujours."
1123. Une jeune femme jette une malédiction sur un chevalier, un moine et un prêtre, au pied de la potence d'un pendu.
Après ce préambule pour le moins mystérieux, des personnages vont voir leur destin se croiser à travers l'Angleterre du XIIème siècle. Au delà de la toile de fond d'une Angleterre en pleine guerre civile et terrassée par la famine, nos personnages, issus de milieux différents, vont évoluer, se haïr, s'aimer, se battre, se combattrent... Par delà les sentiments, Jack parviendra-t-il a réaliser son rêve: la construction de la cathédrale de Kingsbridge? Aliena saura-t-elle échapper au destin qui lui est imposé? Saurons-nous qui est la mystérieuse Ellen? Cette histoire, pleine de rebondissements, nous mène dans un monde où toutes les ruses sont possible pour obtenir pouvoir, richesse, et peut-être même l'amour.
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"Le prêtre élevait l'hostie au-dessus de l'autel lorsque Tom se rendit compte qu'il se passait quelque chose du côté des chevaux.
Il entendait plus de hennissement et de piétinements qu'il n'était normal. Un instant après, une voix interrompit les litanies du prêtre: "Je sens de la fumée!"
Tom la sentit aussi, et tout le monde avec lui. Plus grand que les autres, Tom, en se haussant sur la pointe des pieds, alla regarder par les fenêtres de la chapelle: les écuries étaient en flammes. "Au feu!" cria-t-il et, avant qu'il ait pu en dire plus, sa voix fut noyée par les hurlements des autres. Il y eut une bousculade vers la porte. On oublia le service. Tom arrêta Martha, de crainte qu'elle ne fût blessée dans la panique, et dit à Alfred de rester avec eux. Il se demanda où étaient Ellen et Jack. Un instant plus tard, il n'y avait plus personne dans la chapelle qu'eux trois et un prêtre fort mécontent.
Tom fit sortir les enfants. Des gens détachaient les chevaux, tandis que d'autres tiraient de l'eau du puits pour la lancer sur les flammes. Tom ne voyait toujours pas Ellen. Les chevaux détachés fonçaient sur l'esplanade, terrifiés par le feu et les cris des gens. Le martèlement des sabots était impressionnant. Tom tendit l'oreille un moment et fronça les sourcils: on aurait dit plutôt cent chevaux que vingt ou trente. Il fut frappé soudain d'une effrayante appréhension. "Ne bouge pas d'ici, Martha, dit-il. Alfred, veille sur elle." Il escalade le remblai jusqu'en haut des remparts. La pente raide le contraignit à ralentir avant de parvenir au sommet. Arrivé là, hors d'haleine, il regarda. Son appréhension était justifiée. Il sentit la peur lui glacer le coeur. Une armée de cavaliers, forte de quatre-vingts ou cent hommes, chargeait à travers champs en direction du château. Tom voyait l'éclat métallique de leurs cottes de mailles et de leurs épées dégainées. Les chevaux galopaient ventre à terre. On n'entendait pas de cris ni de clameurs, rien que le tonnerre assourdissant de centaines de sabots frappant le sol.
Le regard de Tom revint à l'enceinte du château. Pourquoi personne d'autre n'entendait-il le fracas de cette armée? Parce que le bruit des sabots était étouffé par les remparts et qu'il venait se mêler à la bruyante panique des gens sur l'esplanade. Pourquoi les sentinelles n'avaient-elles rien vu? Parce qu'elles avaient toutes abandonné leurs postes pour lutter contre le feu. Cette attaque avait été conçue par un esprit habile. C'était à Tom maintenant de donner l'alarme.
Où était Ellen?
Comme les attaquants approchaient, son regard balaya le terre-plein, en partie obscurcie par l'épaisse fumée blanche qui jaillissait des écuries en feu. Pas trace d'Ellen. Il repéra le comte Bartholomew auprès du puits, qui s'efforçait d'organiser une chaîne pour arroser les flammes. Tom dévala le remblai et se précipita vers lui, le saisit sans ménagements par l'épaule et lui hurla à l'oreille: "C'est une attaque!
- Quoi?
- Nous sommes attaqués!"
Le comte ne pensait qu'au feu. "Attaqués? Par qui?
- Ecoutez! cria Tom. Une centaine de chevaux."
Le comte pencha la tête de côté. "Par la Croix... tu as raison! Tu les as vus?
- Oui.
- Qui... Peu importe qui! Une centaine de chevaux?
-Oui...
-Peter! Ralph!" Le comte se détourne de Tom pour appeler ses lieutenants. "C'est un assaut... Cet incendie n'est qu'une diversion... On nous attaque!" Comme le comte, ils commencèrent par ne pas comprendre, puis ils tendirent l'oreille et enfin semblèrent prendre peur. Le comte cria: "Dites aux hommes d'aller chercher leurs épées... Vite, vite!" il se tourna vers Tom. "Viens avec moi, maçon... Tu es fort, nous pouvons fermer les portes." Il se précipita, Tom sur les talons. S'ils parvenaient à fermer les portes et à remonter le pont-levis à temps, ils pourraient tenir en échec une centaine d'hommes. Ils arrivèrent au poste de garde. Par la porte voûtée, on apercevait l'armée, maintenant à moins d'un tiers de lieue, qui se déployait, observa Tom. "Regarde les portes", hurla le comte.
Tom regarda. Les deux énormes vantaux bardés de fer gisaient sur le sol. Il s'aperçut qu'on avait fait sauter leurs gonds du mur. Des éclaireurs ennemis étaient venus ici plus tôt, pensa-t-il. La crainte lui noua l'estomac. Il inspecta l'esplanade, cherchant toujours Ellen, introuvable. Qu'était-elle devenue? N'importe quoi maintenant pouvait arriver. Il avait besoin d'être avec elle et de la protéger.
"Le pont-levis!" cria le comte.
Il grimpa en courant l'escalier en spirale qui menait à la chambre du treuil et Tom le suivit. S'ils parvenaient à remonter le pont-levis, une poignée d'hommes pourraient tenir le poste de garde. Mais quand il arriva dans la salle du treuil, on avait coupé la corde. Impossible de remonter le pont-levis.
Le comte Bartholomew jura. "Celui qui a organisé cela est habile comme Lucifer", dit-il.
L'idée vint soudain à Tom que celui, quel qu'il fût, qui avait démoli les portes, coupé la corde du pont-levis et allumer l'incendie devait se trouver encore quelque part à l'intérieur du château.
Le comte jeta un coup d'oeil par une meurtrière. "Dieu tout-puissant, ils arrivent presque." Il descendit l'escalier, suivi de Tom.
A la porte d'entrée, plusieurs chevaliers bouclaient hâtivement leurs ceinturons et coiffaient leurs casques. Le comte Bartholomew commença à donner des ordres. "Ralph et John, emmenez quelques chevaux détachés sur le pont pour qu'ils barrent le passage à l'ennemi. Richard... Peter... Robin... prenez-en d'autres et tenez bon ici." Le portail était étroit et quelques hommes pourraient repousser les attaquants, du moins pour un petit moment. "Toi, le maçon, conduis les serviteurs et les enfants par la passerelle jusqu'à la cour d'honneur."
Tom était ravi d'avoir une excuse pour chercher Ellen. Il courut d'abord à la chapelle. Alfred et Martha étaient là où il les avait laissés quelques moments plus tôt. "Allez au donjon, leur cria-t-il. Tous les autres enfants, toutes les femmes que vous rencontrerez, dites-leur de vous suivre... Ordre du comte. Filez!" Ils détalèrent aussitôt.
Tom regarda alentour. Il était bien décidé à ne pas se laisser prendre dans l'enceinte inférieure. Mais il avait quelques instants pour pouvoir exécuter l'ordre du comte. Il courut jusqu'à l'écurie où des gens lançaient toujours des seaux d'eau sur les flammes. "Ne vous occupez plus du feu, on attaque le château, cria-t-il. Emmenez vos enfants au donjon."
La fumée lui piquait les yeux et les larmes brouillaient sa vue. Il se frotta les paupières et courut vers un petit groupe en contemplation devant l'incendie des écuries. Il répéta son message ainsi qu'à quelques garçons d'écurie qui avaient rassemblé les chevaux. Il ne vit nulle part trace d'Ellen."